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octobre 2012

Michel Bénébig : Black Cap   

Voici l'abum "US" de l'organiste néo-calédonien Michel Bénébig.
En compagnie de ses amis Doug Webb (sax), Frank Potenza (guitare), et Paul Kreibich (dms).
Huit titres, tous des compositions de Michel Bénébig ; l'ensemble enregistré à Pasadena-Californie fin janvier 2012.

Simplicité et qualité, précision et bonne humeur, tous les critères de l'album de la maturité y sont !



La fin de "L.R. Blues II", qui ouvre l'album Black Cap :


Le CD "Black Cap" se trouve facilement, pour un prix très raisonnable, sur :

(= "Amazon-US" !)

mars 2012

Marthouret/round 2 : voici UPBEATS   

Après un parcours déjà riche en studio et sur scène, Matthieu Marthouret nous propose aujourd'hui son second album entièrement "sous son nom".

A l'orgue, bien sûr.
Avec les musiciens qui l'entourent habituellement sur scène.

Il a accepté de répondre aux questions de Hammond'n'Buzz.
Sincérité, modestie, intransigeance.



###Ham'### > Au moment où la profession subit l'effondrement des résultats de la distribution musicale, toi tu fais un nouvel album ; qu'en espères-tu, et comment le finances-tu ?
Matt' >>> Ce disque, mon deuxième en leader, est dans la suite logique du travail effectué avec mon groupe Organ Quartet depuis presque 4 ans maintenant.
Depuis son enregistrement en mai 2011 jusqu’au pressage il s’est déjà écoulé neuf mois. C’est un long processus qui demande un investissement personnel important, beaucoup de patience et de motivation.
Pour moi les motivations pour mener à bien ce projet étaient d’une part de « finaliser » le travail régulier de composition, le processus créatif depuis la formation du groupe : en d’autres termes, établir une « photographie » de l’univers musical du moment à travers ces neuf nouvelles compositions condensées en 50’ de musiques.
D’autre part, pour faire vivre un projet musical, trouver des engagements, il est nécessaire d’avoir des arguments, une «actualité» : la sortie d’un nouvel album en est un, certes "contraignant" et coûteux, mais efficace.
Pour Upbeats, j’ai signé un contrat de licence avec un label indépendant allemand (Double Moon Records, filiale de Challenge Records int.).
Ce contrat me permet de bénéficier de son réseau de distribution dans plusieurs dizaines de pays (principalement en Europe mais aussi potentiellement au Japon ou aux Etats-Unis). Je préserve une liberté artistique totale, car la signature avec le producteur se fait en général une fois que la musique est enregistrée. Je fournis le «master » (le cd mixé et masterisé) dont je reste propriétaire, et ensuite c’est le label qui s’occupe de la fabrication, des formalités administratives, de la distribution et de la communication.
Les droits d’auteurs, les recettes des ventes et la durée du contrat sont ensuite partagés et négociés au cas par cas.

Bien sûr cette liberté artistique a un coût non négligeable: celui de la production jusqu’au pressage (studio, mixage, salaires etc..), à chacun de s’arranger pour trouver les meilleurs outils en fonction de ses finances, parfois à l'aide de subventions…
Sachant qu'aujourd’hui, avec l’effondrement du marché du disque, il devient très difficile de rentabiliser avec les recettes des ventes, cela motive encore plus pour trouver des concerts : le disque est devenu une « carte de visite » de luxe.
C'est aussi pour cela qu'il y a des périodes de plus en plus longues entre chaque album pour les artistes dont les moyens de financement sont limités. Peut-être que tout cela va changer avec la dématérialisation, où le support physique ne sera plus indispensable au musicien pour être visible et légitime auprès des programmateurs et des médias.
Cela dit, j'apprécie toujours les disques sous la forme "physique" car ils apportent un certains confort et une qualité d'écoute, pour l'archivage et la beauté de l'objet, et je me dis que ne dois pas être le seul...

###Ham'### > On comprend bien qu'il y a 2 équipes autour de toi ; pourquoi ? Comment gères-tu ?
Matt' >>> J’ai travaillé pendant deux ans avec une équipe fixe, puis des indisponibilités ponctuelles m’ont contraint à essayer d’autres combinaisons qui m'ont tout de suite plu.
Ensuite c’est l’aspect humain qui tient un rôle primordial, personnellement dans le cas de ce disque, j’ai décidé de faire participer Nicolas et Max à cette aventure car non seulement j’apprécie ce qu’ils apportent à la musique mais j’ai également senti une motivation et un investissement sincères de leur part : comme je suis fidèle j'ai donc trouvé la solution de faire alterner les deux tandems guitar/sax qui ont chacun une forte maturité musicale et sont finalement complémentaires.
Pour cette séance-studio, j'avais réparti le répertoire entre ces deux équipes, sur deux journées, tout en prévoyant d'enregistrer certains morceaux avec les deux, le choix des morceaux en "doublons" s'est ensuite fait en fonction de l'ambiance générale des morceaux, de l'équilibre et de la cohérence du disque.

###Ham'### > Toi, tu es de la race de ceux qui composent ; finalement, comment vient l'idée originale ? chez toi ? dans le métro ? la nuit ? et comment se fait la maturation de la mélodie, jusqu'à devenir un titre complet sur partition, à mettre sous les yeux de tes collègues ? Arrive-t-il que certains débuts de créations n'aboutissent jamais ?
Matt' >>> A l'exception de deux morceaux composés à la période de "Playground" (ndlr : le CD précédent), j'ai composé cet album sur une période de deux ans, pendant des séances de travail sans objectif particulier, seul, au piano, et quand j'avais peu de contraintes de temps (souvent au mois d'août quand tout tourne au ralenti).
J'utilise une idée de départ pour 3 ou 4 morceaux potentiels, et je passe de l'un à l'autre en y revenant chaque jour pendant plusieurs semaines.
Les morceaux en "chantier" se construisent en parallèle, prennent forme en parallèle et "l'affinage" se fait ensuite en répète et en concerts.
L'avantage de cette méthode est qu'elle apporte une cohérence entre les pièces (choix des tempos, tonalités etc..). Le désavantage est qu'elle nécessite beaucoup de temps.
Il arrive aussi parfois que je compose à partir d'une forme définie: à partir de la structure d'un morceau déjà existant sur lequel j'écris ma propre mélodie en essayant un peu de brouiller les pistes (dans ce cas c'est en général un peu plus rapide mais aussi plus difficile d'apporter sa touche personnelle).
Et puis il y a des idées que je note dans un cahier et qui n'aboutissent jamais ou que je ressors beaucoup plus tard…

###Ham'### > Sur disons les trois ans à venir, en tenant compte de ton parcours, de tes goûts, tes points faibles et forts, quel serait le résultat majeur que tu voudrais obtenir ? (en d'autres termes : où te vois-tu dans trois ans ?)
Matt' >>> Dans les périodes de sortie de disque, je ressens souvent une sorte d'euphorie où les idées se bousculent ; pour changer un peu, j'aimerais beaucoup enregistrer, un album dont le répertoire ne serait constitué que de reprises ou "covers" ou de variations sur des morceaux déjà existants, provenant aussi bien du jazz que du classique ou de la pop…
J'ai aussi pensé à un album live qui pourrait aussi être une suite logique à Playground et Upbeats.
Sinon j'aimerais bien développer une formule en trio, orgue/sax/batterie ou orgue/guit/batterie ou même reformer un trio piano/contrebasse/batterie (que j'avais initié il y a quelques années et pour lequel j'ai déjà un répertoire).
Il ne faut pas oublier que c'est le "live" qui est souvent moteur, autant pour nous les musiciens que pour le public. je pense que les concerts restent le meilleur moyen de découvrir une musique, un artiste, car il y a la dimension humaine (et sonore) impossible à retranscrire sur disque.
Je pense qu'un CD n'est que le résultat de ce qui se passe sur scène : c'est grâce au "live" qu'il y a des amateurs et du public, c'est grâce au public qu'il y a des concerts, etc, etc…
Il faut sortir, être curieux, persévérer, tant pour le public que les musiciens, pour dépasser les idées reçues.
J'aimerais donc pouvoir présenter et développer ce projet un maximum sur scène, en multipliant les collaborations avec d'autres musiciens, car c'est finalement l'endroit où nous prenons le plus de plaisir, et les concerts sont à la fois l'aboutissement de tout le travail en amont (travail de l'instrument, composition…) et souvent le moteur de l'inspiration et de la motivation…
Et si j'y parviens, j'aimerais sortir le prochain disque dans trois ans maximum...

Anecdote :
A propos de l'enregistrement du morceau kairos :
Nicolas développe un jeu très personnel avec sa voix que je voulais commencer à exploiter dans certains morceaux : c'est le cas dans Kairos qui est le seul morceau de l'album que nous avons enregistré sans l'avoir joué sur scène auparavant et sans structure définie : je pensais à un format court et une ambiance un peu spéciale.
Nous avons enregistrés trois ou quatre prises de 4/5', j'ai ensuite sélectionné le passage le plus intéressant et je l'ai envoyé à Nicolas (saxophoniste et chanteur, basé à Bruxelles) qui a enregistré les voix chez lui, et j'ai ensuite terminé le montage pendant le mixage.
Beaucoup de gens sont agréablement surpris en l'écoutant : une sorte d'interlude qui fait la transition entre les deux "line-up" (cf ci-dessus).




grande photo, de g. à dr. : Sandro Zerafa (g), Nicolas Kummert (ts), Matthieu Marthouret (o), Maxime Fougères (g), Manu Franchi (dms), David Prez (ts).

Le petit clip de promo/info de Upbeats est ici : UPBEATS-EPK

Album en téléchargement sur Itunes
CD en téléachat FNAC et :



"Bends", l'un des titres du CD, interprété live en octobre 2011 :

(vidéoréal. : HammondandCo)


INCONTOURNABLE !
La soirée de lancement du CD / 6 avril :

juillet 2011

Organistes ? Et puis aussi... : Ehud Asherie   

Un jeune pianiste newyorkais d'origine israélienne... qui se frotte à l'orgue Hammond... :



Deux extraits, un tube de Carlos Jobim, Favela, et une compo, Apostrophe :





Cet album, très réussi, semble être le seul que ce jeune musicien ait enregistré à l'orgue, aux cotés de Peter Bernstein (g), en 2007 et publié en 2010 par Positone.

"Asherie's organ playing is unpretentious and pleasing, never running into modern-day abstractions or resorting to clichés"
(Dan BILAWSKY - All About Jazz - nov. 2010)

mai 2011

Three for a blues   

Voici la venue au monde du second album jazz dans lequel intervient Rémi Jeannin. Au delà de la fidèle amitié, et de l'intérêt naturel pour tout nouveau CD Hammond hexagonal, HammondandCo tend le micro à Rémi pour recueillir quelques mots résolument familiers et factuels, démarqués des habituelles bios et chroniques en vocabulaire-slogan...

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avril 2011

Le Déserteur !   

Le CD "Le Déserteur" - Bruno Micheli / Matteo Pastorino est là !



11 titres en duo orgue/clarinette :
4 compositions de Bruno Micheli, une de Matteo Pastorino, 2 "standards éternels", 3 titres à découvrir ou redécouvrir, et... le morceau éponyme de Boris Vian.



L'album est préfacé par Joey DeFrancesco :

"j'ai vraiment plaisir à dire que c'est un son unique, cette union clarinette et orgue ; ces deux-là sont très bons musiciens, et vous conviendrez quand vous écouterez, qu'il y a là une musique plaisante et de haut niveau, une musicalité véritable ; étant moi-même organiste, je dois dire que j'ai vraiment plaisir à écouter le jeu de mon bon ami Bruno ; il sait ce qu'il y a à faire, sentiment et swing, et technique en douceur ; sacré &!@#£$ de #@§&? !!!"
Joey DeFrancesco


L'album est enregistré, comme il se doit, au Studio des Puits Tournants.
Claviers : orgue KeyB-duo, keys Korg-SV1.

Dispo téléchargement : amazon.fr (chercher "deserteur micheli" en rubrique "téléchargement mp3") et jazzenligne.

août 2010

PAPER PLANE   



Bonne nouvelle !

En ces temps où nos prédicateurs dénoncent un risque de sur-place de l'orgue Hammond, qui privilégierait les conniventes formules à succès, bref les pâles clichés sans surprises qui donnent le confort du terrain bien connu (tant pour le musicien, que surtout pour l'auditoire), gare ! Car la relève arrive, avec son étonnante maturité et son absence totale d'hésitation à la prise de risque. Et le résultat y est.

Aujourd'hui, voici apparaitre Julian Getreau. Pas encore 20 ans, 2 fois 61 touches à portée de mains, et un plein sac de légitimes ambitions ; donc les outils pour concrétiser ce que l'on pressent.
Découvert (pour ma part) comme élève de Patrick Villanueva, ce jeune organiste versatile s'est allié à la clarinette du très prometteur (et également très jeune) Matteo Pastorino pour son premier album : "Paper Plane". Sans renoncer aux conseils et à la participation de Nicolas Folmer, trompettiste et chef d'orchestre, son "grand frère" dans la musique.



Finally Free (J. Getreau)


Full Energy (J. Getreau) - guest/tp : N. Folmer



plus d'infos :


Faire connaissance,
en anticipation du lancement CD (octobre) :


25 août 2010 / 21h00

juillet 2010

Hammond en Belgique   

A nouveau un rassemblement Hammond en Belgique. Sous l'impulsion d'un passionné/collectionneur, un méga-concert, des rencontres, des duels !
Zigor (Michel Devos, dans le civil), notre éminent correspondant beneluxois (?) bien sûr y était. Il nous fait partager.

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mars 2010

Eddy Louiss live !   



Inattendu concert, l'autre soir, Eddy Louiss après plus de quatre ans d'absence, dans une sorte de show-case privé sur invitation.

Somptueusement accompagné (Jean-Marie Ecay, le gascon - guitare, Jean-Michel Charbonnel, le normand - contrebasse, Francis Arnaud, le francilien - batterie), quel plaisir (et quel honneur aussi) de pouvoir écouter une heure du leader français de l'orgue-jazz depuis cinquante ans. Sur un B3 véritable, d'abord deux ou trois standards (tin tin deo, whisper not...), histoire d'évoquer son début de carrière boppeur, puis des compositions, aux intonations si reconnaissables.

Lieu a priori insolite pour le jazz, derrière la Madeleine, le Studio SFR (endroit plutôt labelisé pop-rock) n'a rien à envier : organisation sans faille, confort correct, scène largement dimensionnée, son et lumières irréprochables, vidéo suiveuse... plein à plus que craquer, au moins la moitié de l'assistance debout. Dans l'auditoire, quelques musiciens dont des organistes et pianistes.


Et la raison de ce concert ? Un album, plutôt "à venir" que lancé et dispo, "Taurorque" ; sur lequel aucun détail ne sera donné, malgré qu'étant en principe l'objet de la soirée. Laquelle se poursuivra, après reconfiguration-éclair des lieux, en séance de dédicace... du carton d'invitation, et un mot gentil à chacun.

Selon la formule : à suivre, donc...

décembre 2009

Ma discographie de Jimmy Smith   

Petit voyage dans la nébuleuse Jimmy Smith

Les épithètes n’ont pas manqué depuis 1956 pour décrire Jimmy Smith : incroyable, imprévisible, fantastique, volcanique, etc… Pour ma part, j’en rajouterai une : incontournable…

En effet, depuis son arrivée sur le marché discographique en février 1956, les disques de Jimmy Smith se sont succédés à un rythme soutenu tout au long de sa carrière de plus de 50 années, tant chez Blue Note que Verve et d’autres labels encore. On dénombre aujourd’hui plus de 200 items auxquels il a participé directement ou indirectement, comme soliste ou sideman. Cette floraison d’opus décourage évidemment les amateurs nouveaux-venus qui se demandent à juste titre sur quels critères établir une sélection. C’est pourquoi il m’est venu l’idée de rassembler une petite liste d’une trentaine d’albums représentant selon moi une bonne quintessence de son œuvre.

Comme toutes les listes, elle est purement subjective et met l’accent sur l’aspect jazz de Jimmy Smith.

Reprenons une rapide chronologie de sa carrière discographique. En été 1955, Smith avait maîtrisé l’orgue Hammond suffisamment pour faire largement parler de lui dans un petit club d’Atlantic City. Attiré par la rumeur, le chanteur Babs Gonzales vint l’écouter et, enthousiasmé, organise une rencontre avec les patrons de Blue Note, Alfred Lion et Frank Wolff. Les quatre hommes se retrouvent au Small’s Paradise à New York en janvier 1956 où Smith honorait un premier engagement d’une semaine, et Alfred Lion, sidéré par ce qu’il venait d’entendre, signe immédiatement un contrat avec l’organiste (la rencontre est décrite en détails par Richard Cook dans son livre Blue Note - The Biography).

Premiers d’une série de près de 40 albums, les deux microsillons BLP 1512 et BLP 1514 sont enregistrés en février 1956 par Rudy Van Gelder à Hackensack et font immédiatement sensation. Accompagné de Bay Perry et Donald Bailey (dms) et Thornell Schwartz (gtr), Smith crée d’entrée de jeu la référence Jazz de l’orgue Hammond. D’autres albums en trio suivront dans l’année, puis des sessions en sextet, quartet, quintet en 1957, culminant dans les sessions The Sermon de 1958 qui constituent l’archétype de l’esthétique hard bop-Hammond.

A partir de 1957, le style s’affine et de superbes albums en trio apparaissent régulièrement, Groovin’ at Small’s Paradise, Softly as a Summer Breeze, Crazy Baby, Plays Fats Waller, suivis d’autres affirmant les rudiments d’un nouveau style connu ultérieurement sous le vocable de soul jazz, Midnight Special, Back at the Chicken Shack, Prayer Meeting etc…

Fin 1961, Smith quitte Blue Note au grand dam d’Alfred Lion, pour céder aux sirènes de Verve : il obtient ainsi un contrat beaucoup plus avantageux, une meilleure distribution et, surtout, la possibilité de travailler avec un grand orchestre sous la direction d’Oliver Nelson : une immense réussite, tant sur le plan esthétique que commercial, salue la parution du premier album, Bashin’, dont la plage Walk on the Wild Side catapulte Smith en tête des charts de jazz. Réussite presque unique, dont la perfection a porté ombrage aux albums subséquents, quoique toujours très intéressants (Blue Bash, Got my Mojo Working, The Cat, Organ Grinder’s Swing).

On pourrait à ce point dans sa carrière, la comparer à celle de Ray Charles, qui quitta inopinément Atlantic en 1960 pour ABC Paramount sur base d’une meilleure promotion auprès du public blanc et de royalties particulièrement attrayantes. Malheureusement, comme pour Charles, le volet jazz de ses activités discographiques s’est mis à décliner lentement mais sûrement pour céder la place à des réalisations plus commerciales, orientées vers le grand public. L’amorce de cet épisode est très bien montrée dans le film allemand de la NDR consacré à la tournée 1965 du trio.

Paradoxalement, c’est à cette époque de ‘commercialisme’ que les prestations publiques en trio de JOS sont les plus enthousiasmantes, voir en particulier les concerts à Paris de 1965 et 1969.

Pour ma part, je suis resté un grand admirateur de Jimmy Smith sans toutefois prendre autant de plaisir à ses enregistrements depuis 1970, sauf peut être pour les Further Adventures of Jimmy and Wes, ou les albums Fourmost avec Stanley Turrentine, Angel Eyes (un sommet dans la qualité de prise de son, due à Jim Anderson) ou encore les apparitions en trio avec Kenny Burrell et Grady Tate (Master I et II).

Voila donc ce qui est repris dans la courte liste que je vous soumets ci-après, divisé en trois catégories : les indispensables, les excellents, les très bons :

-1-

Les indispensables
A new sound,
a new star

1956
Blue Note
At the Organ
1956
Blue Note
At Club Baby Grand
vol1+2

1956
Blue Note
At the Organ
vol1+2

1957
Blue Note
Groovin' at
Small's Paradise vol1+2

1957
Blue Note
Cool Blues
1958
Blue Note
Complete Sermon Sessions
1958
Blue Note
Softly as a Summer Breeze
1958
Blue Note
Six Views of the Blues
1958
Blue Note
Standards
1957-58-59
Blue Note
Home Cookin'
1958
Blue Note
Midnight Special
1960
Blue Note
Back at the Chicken Shack
1960
Blue Note
Crazy Baby
1960
Blue Note
Bashin'
1962
Blue Note
Paris jazz concert
1965 vol1+2

1965
Blue Note
The Master
1993
Blue Note
The Master II
1993
Blue Note
Angel Eyes
Ballads and slow jams

1995
Verve

-2-

Les excellents
Jimmy Smith
Plays Fats Waller

1962
Blue Note
The Cat
1964
Verve
Organ Grinder Swing
1965
Verve
Respect
1967
Verve
Fourmost
1990
Milestone
Fourmost Return
2001
Milestone

-3-

Les très bons
The Sounds of
Jimmy Smith

1957
Blue Note
A Date with
Jimmy Smith vol1+2

1957
Blue Note
Blue Bash
1963
Verve
Got My Mojo Workin'
1965
Verve

Noter que les dates communiquées sont celles de l’enregistrement et non celles de la parution!

La question traditionnellement posée à l’issue de cet exercice reste : si vous deviez choisir un album, lequel…? Très difficile, pour ne pas dire impossible. Je tricherai donc un peu en me rabattant sur l’excellent coffret Retrospective reprenant l’essentiel de sa production Blue Note, l’album Bashin’ pour Walk on the Wild Side, l’album Groovin’ at Small’s Paradise et Crazy Baby.

A déguster sans modération.

Michel Devos

(ndlr : lecteurs, commentateurs, experts... n'hésitez pas à ajouter ci-dessous des albums à cette liste, en argumentant si posible, vous êtes bienvenus ; merci)

novembre 2009

Open Gate à l'Alhambra   


Brillante soirée, le 27 novembre, sur l'une des plus belles scènes de Paris, pour le projet Open Gate d'Emmanuel Bex.


Un an aura donc séparé la première soirée de présentation, en décembre 2008, de la consécration de la formule à l'Alhambra de Paris. Avec entre temps l'enregistrement de l'album, ses tâches techniques, et sa sortie.



Emmanuel Bex (orgue Hammond) est entouré de Francesco Bearzatti (ténor, soprano, clarinette) et Simon Goubert (batterie).

Heureuse mise à profit de la soirée pour présenter en total inédit une création, en cours d'écriture : une œuvre pour chœurs, chantée en latin, soutenue par le trio. Huit voix, quatre femmes, quatre hommes, dont les registres étagés donnent la réplique à l'assemblage ténor-orgue-batterie, tout en nuances.



OPEN GATE d'Emmanuel Bex Trio se produira également en 2010 :
  • le 16 janvier au Théâtre de Caen (14)
  • le 22 janvier au Jazz-Club de Gouvieux (77)
  • le 29 janvier à la MJC Claude Nougaro de Montmorillon (86)
  • le 4 février au Théatre de la Madeleine de Troyes (10)
  • le 14 février pour l'Aprem'Jazz à la MPT de Penhars (29)

Emmanuel BEX / ses dates :    son actu :


Ajouté last minute : diffusion des meilleurs moments du concert, sur TSF 89.9 jeudi 17 décembre 2009 / 21:00

septembre 2009

PLAYGROUND   



Succédant à ses deux premiers albums, "REG" (en 2001) puis "CONNECTIONS" (en 2005), enregistrés avec son groupe Talkin'About, Matthieu Marthouret nous propose aujourd'hui son troisième CD d'organiste "PLAYGROUND", en compagnie de nouveaux partenaires formant l'Organ Quartet.

Construit uniquement à partir de ses compositions, l'album est interprété par quelques-uns des meilleurs talents de la jeune génération parisienne du jazz :
  • David Prez (ténor), déjà invité auparavant sur le CD "CONNECTIONS",
  • Sandro Zerafa (guitare), maltais installé à Paris, également leader de sa propre formation "white russians quintet",
  • Manu Franchi (batterie), musicien éclectique que l'on a pu entendre dans les formations de Sophie Alour, David Sauzay, Jean-Philippe Scali...

La musique de Matthieu Marthouret est sensible et travaillée, et son interprétation est bien rodée au cœur d'un groupe stable.
Emmanuel Bex a exprimé avec chaleur son support à cette entreprise, qui se veut surtout la matérialisation d'un projet-concert à déguster live.


Dans le coin-anecdotes, relevé par HammondandBuzz, notez :
  • toutes ces compositions originales ont été écrites en 2007-2008, elles ont immédiatement été interprétées en public "pour rodage" au fur et à mesure de leur élaboration ;
  • l'enregistrement en studio utilise un couple B3+122 (moteurs arrêtés) ;
  • le jeu est de type "basses main gauche" ;
  • chronologiquement, ce groupe a été créé en 2007, avec première démo fin de cette année ; première série de concerts en novembre 2008 ; la composition de l'équipe, après avoir bénéficié de deux "remaniements", est stable depuis décembre 2008 ;
  • l'enregistrement de l'album, initialement planifié en décembre 2008, a du être annulé en cours de séance en raison d'un problème technique ; la session effective a eu lieu en février 2009, sur deux jours, dont sont sortis 14 morceaux enregistrés ; 9 d'entre eux ont été gardés pour le CD ; et il faut remarquer que les titres 4 à 7 forment une suite musicale construite.



extraits audio (NDLR : quelle difficulté de choisir un extrait, tout devrait être mis en lumière...) :

le thème de "Morning lights", extrait du titre 5 du CD


et le chorus d'orgue, même morceau, mais issu d'un enregistrement inédit live par HammondandCo nov. 2008


en savoir plus (parcours, influences, actu...) : MatthieuMarthouret.com

et aussi






ACTU :

La soirée de lancement du CD "PLAYGROUND" a eu lieu au SUNSIDE de Paris, 60 rue des Lombards, le 6 octobre 2009.
La play-list : les morceaux de PLAYGROUND, d'autres compos dont certaines plus récentes, 2-3 standards.



Un mini extrait vidéo : "5,6 & 4" (c'est le titre !), inédit interprété live pour la première fois, work in progress, c'est ici :



CD désormais dispo :
et

Tous les concerts de Matthieu Marthouret à l'orgue sont annoncés dans HammondandCo.


juillet 2009

L'ami des organistes   

Juste sorti, à peine sec, voici l'album du guitariste canadien Jake Langley "Here and Now".



"Ami des organistes" ? Si Jake Langley a l'occasion de se produire avec divers noms réputés, ses contributions "enregistrées" sont (pratiquement) toutes aux cotés de l'orgue.

Jugez-en plutôt, sous son nom :

d'abord avec Doug Riley (RIP) :

(épuisé)

puis avec Joey DeFrancesco :
  


et aussi sous la bannière "Joey", il joue dans :

  


Pour en revenir à notre CD "Here and Now", l'orgue est cette fois-ci aux mains de Sam Yahel. Donc maîtrise, calme, concentration, conduisent le jeu. Auquel se plie Jake, qui mise sur sobriété et efficacité. Pas une note de trop, et même l'emballage Digipack se limite à l'indispensable.

Quelques mesures du titre 1, qui donne son nom à l'album, Here and Now :


Enregistré en un jour fin 2008, produit et distribué par Jake Langley (Tone Poet Production)

mai 2009

Le Baiser du Captain   

Captain Mercier, avec ses dix musiciens dont l'orgue Hammond, a fait ses débuts il y a 25 ans, au club Le Baiser Salé (entre autres), qui les programmait régulièrement.

Depuis, c'est une success-story ininterrompue, avec quatre albums, des tournées en France et dans le monde entier, et aussi quelques trophées. Et surtout, surtout, un énorme capital-sympathie.

Sous la direction de Jacques Mercier, infatigable et charismatique leader, Captain est composé de musiciens pros hors-pairs, tous eux-même leaders ailleurs et demandés ici et là ; et ceci impose de gérer toute une liste de remplaçants potentiels, car en pratique il est rare de pouvoir réunir les dix "titulaires".

En particulier l'orgue, détenu par Benoît Sourisse, est parfois confié à Franck Steckar ou à Gaël Cadoux.

Hommage reconnaissant et pérennité de l'enthousiasme, Captain se produit encore régulièrement, 2-3 fois par an, au Baiser, moments intenses et recherchés.
Lieu minuscule (l'un des plus petits clubs de Paris) qui alors accueille à guichet fermé le groupe mythique, dont les musiciens occupent une partie de l'espace des spectateurs, les quelques trois mètres carrés de la scène paraissant dérisoires par rapport aux quatre cuivres, deux chanteurs, et section rythmique incluant l'orgue Hammond.
Le répertoire : plutôt des titres anciens du groupe, hyper-consensuels, deux morceaux seulement du plus récent album.
Selon Jacques Mercier : "et maintenant, le morceau suivant est... remarquez, curieusement on dit -morceau-, mais soyez sans crainte, on va vous le jouer en entier !"


Une soirée d'exception :

la coulisse du trombone se déploie au dessus des deux "premiers rangs" de spectateurs
non visibles : le batteur (ce soir-là à droite Mathieu Gramoli) et le bassiste
à l'orgue (complètement à gauche) : Michael Lecoq (pour la première fois)




minuit et demi, scène et salle se confondent :
Jacques Mercier, monté sur une table,
associe de force l'auditoire à l'ambiance



(au passage : parcours un peu comparable pour un groupe Rythm'n'Blues inconditionnel de l'hommage à la mouvance Motown : DESKTOP, qui depuis des années et des années se produit un soir par mois au Baiser Salé ; à l'orgue : Slim Batteux ; neuf musiciens et chanteurs, recommandés chaudement aux amateurs)

Monaco again in Europe !   

- Hey, Tony, tu réalises que c'est la première fois que je te vois en tant que sideman ?
- Oui... et pour moi aussi c'est nouveau : c'est la première fois que je suis sideman !


Tony Monaco est aux cotés du guitariste Pat Martino pour quelques temps, et dans le cadre de cet assemblage ils ont donné une série de concerts dans quelques pays européens et en Afrique du Nord. A cette occasion, Tony venait en France pour la deuxième fois seulement !

Grande Bretagne, France, Autriche, Italie, Pays-Bas, Finlande, Danemark, et aussi Tunisie et Maroc ont été les étapes de ce tour qui a duré un peu plus d'un mois.

Le répertoire : une bonne moitié de compos de Pat Martino, deux titres de Sonny Rollins, un tube de Tony Monaco, et... l'incontournable "Sunny".

Soirée d'exception bien sûr, beaucoup trop courte, où Pat Martino fait avec conviction "du Pat Martino", et Tony Monaco prodigue son énergie de légende, étonnamment attentif à servir son leader. A leurs cotés, le batteur Louis Tsamous, efficace compagnon de la première heure de Tony.

Et hélas peu de temps pour la convivialité d'après-scène, car le lendemain concert en Tunisie, donc lever à 5 heures...

Tony, tu reviens quand ???



Et quelques images volées (issues d'un lot disparate, peut-être matière à un DVD un jour...) :

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(Pat Martino, guitariste bop d'immense popularité, et porteur d'un destin unique qui se raconte habituellement devant des mines incrédules, a été l'ami des organistes depuis toujours, par phases affectives successives ; ainsi, son oeuvre enregistrée avec orgue est notable, et son avant-dernière aventure auprès du Hammond, c'était il y a quelques années, avec Joey ; il en reste un CD).

février 2009

Marc Fosset Trio   

Marc Fosset, attachant guitariste-chanteur, est surtout connu comme ayant été l'accompagnateur fidèle de Stéphane Grappelli, jusqu'à la disparition du violoniste (durant plus de vingt ans !). Il a également contribué à plusieurs projets français majeurs, en particulier avec Patrice Caratini et Marcel Azzola.

Aujourd'hui, Marc Fosset maintient quelques pérennités solides, comme un travail de création avec un accordéoniste, et son "fauteuil" de guitariste du big band de Dany Doriz.

Et surtout un trio avec orgue en compagnie de Philippe Petit, au sein duquel il laisse part égale à nombre de standards et à des compositions, de lui-même et de l'organiste. L'une des spécialités de Marc Fosset, c'est de chanter quelques mélodies américaines d'antan, mais avec des paroles re-écrites en français, souvent avec un certain humour.

Soucieux de graver ce répertoire, qui assure fréquemment quelques belles soirées de clubs, le trio en a enregistré une sélection de titres en 2006, pour un CD à paraître prochainement.



Marc Fosset, guitare (et chant)
Philippe Petit, orgue
Eric Dervieu, batterie


Successivement extraits de "Never Let Me Go" (std)
puis "The Break" (Ph. Petit)


(ancien) Duc des Lombards
9 janv. 2007
(nouveau) Duc des Lombards
21 aout 2008
Jazz-Club d'Eaubonne
30 sept. 2008
Jazz Au Confluent
22 nov. 2008
(nouveau) Duc des Lombards
11 fév. 2009