Quelques mots appréciables, dédiés au CD "Sirènes", un album enregistré par « La Mamiwatta » au Studio des Puits Tournants.


La Mamiwatta, ce trio au nom énigmatique, rassemble trois stéphanois : Bernard Suchel, organiste, Patrick Revelli, accordéoniste, et Pascal Fraïoli, batteur. Les trois musiciens creusent un sillon commun depuis plusieurs années. Il s’agit de leur troisième album.
Côté répertoire, les dix plages proposées marient couleurs et influences multiples. Les roulements répétitifs de l’Afrique y côtoient la valse canaille et parigote tandis qu’une samba enlevée s’abreuve à l’eau fraîche d’un oued qui tombe à pic… Hétéroclite ?
Cette démarche pourrait accoucher d’une œuvre fragmentée, faite de collages arbitraires. Il n’en est rien. La « sauce » prend et c’est sans doute dû à la cohésion du trio, à sa forte identité sonore, fruits d’un travail patient et exigeant.
Métissage, donc ; le concept est très actuel et si la Mamiwatta ancre sa musique dans ce présent-là, ce n’est pas pour autant qu’elle en oublie ses racines. Le jazz, puisque c’est de lui qu’il s’agit, rôde en permanence, imposant son goût de l’improbable, son impérieuse nécessité du partage et de la rencontre.
L’enregistrement « Live » (ça existe encore) témoigne de tout cela. Bernard Suchel à l’orgue, séduit par sa sûreté et sa délicatesse mélodiques, Patrick Revelli adepte des phrasés véloces et acrobatiques propres à son instrument, nous entraîne dans ses explorations harmoniques, tandis que Pascal Fraïoli, frappant fûts et cymbales, assure impeccablement l’ancrage et le lien. Le tout est très équilibré.
Les compositions de qualité (Suchel et Revelli) se développent en climats successifs - saluons le travail d’arrangement du trio - et les improvisations nous rappellent qu’il n’est pas d’aventure sans une pincée de risque.
L’impression globale est joyeuse, même si les sirènes chantent à l’occasion avec gravité. La musique, chamarrée et chatoyante, évoque ces tissus africains, ceux-là mêmes qui ont dû imprégner durablement l’imaginaire de Bernard Suchel dans son enfance.
Ecoutez ce disque, et regardez-le aussi, la création graphique très onirique signée Louise Berchard est à l’unisson de la musique.
En prime, vous saurez d’où vient ce drôle de nom de « Mamiwatta ».

Gilles B.

Quelques extraits de "Sirènes" :

Le chant des sirènes


La danse du Lamentin


Magie blanche


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La Mamiwatta-live, c'est eux :



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